[Qigong] Qi traverse les méridiens

Auteur : Jeffi Chao Hui Wu

Temps : 2025-6-22 Dimanche, 14h05

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[Qigong] Qi se répand dans les méridiens
Dans la conception traditionnelle, le mouvement du qi nécessite des moyens tels que la guidance, la concentration de l'esprit et l'ouverture des canaux pour pouvoir progressivement entrer dans les méridiens et remplir tout le corps. Cependant, le préjugé de cette méthode repose sur l'hypothèse que les méridiens du corps humain sont à l'origine obstrués, que les voies du qi ne sont pas ouvertes et qu'il faut un entraînement post-natal pour les débloquer couche par couche. En réalité, ce préjugé ne s'applique pas à tout le monde.
À la naissance, la plupart des gens ont en fait des méridiens naturellement ouverts, et la circulation du qi et du sang se fait sans entrave. Cependant, au fur et à mesure de la croissance, des postures incorrectes, une alimentation déséquilibrée, des émotions réprimées, une tension et une rigidité prolongées commencent progressivement à obstruer ces voies qui étaient à l'origine dégagées. Ainsi, tonifier le qi, guider le qi et forcer le qi deviennent les principales méthodes de nombreux systèmes d'entraînement, utilisées pour réparer ces canaux obstrués. Mais la véritable clé ne réside pas dans la force de la guidance, mais dans le fait que la structure elle-même reste naturellement ouverte.
Mon cas est complètement différent. Au cours des trente dernières années, j'ai presque toujours maintenu une position de sommeil sur le dos, sans utiliser d'oreiller, avec la tête, le cou, le dos et la taille naturellement à plat. Cette posture correspond exactement au principe d'équilibre axial du "cou léger et force au sommet", permettant au corps de s'auto-réguler en profondeur pendant la nuit, la colonne vertébrale ne se courbant pas excessivement et ne comprimant pas les méridiens. Au fil des ans, mes canaux principaux sont restés dégagés, et de nombreux méridiens périphériques ont également conservé un état d'ouverture naturelle en raison de l'absence de compression accumulée. En revanche, ceux qui se recroquevillent, dorment sur le côté ou se penchent sur un bureau voient leurs méridiens se déformer ou se comprimer lentement, et lorsqu'ils s'efforcent de pratiquer la guidance, ils tournent souvent en rond, ayant du mal à progresser.
Plus important encore, ma constitution a toujours eu une base innée stable depuis mon enfance. Ce n'est pas ce qu'on appelle un "don exceptionnel", mais un état naturel qui n'a jamais été artificiellement altéré. L'énergie vitale dans mon corps est suffisante, et le mouvement du qi ne nécessite pas de force extérieure pour être propulsé. Ainsi, lorsque j'ai commencé à m'entraîner de manière systématique plus tard, je n'avais pas besoin de forcer la guidance, de m'imaginer délibérément le chemin du qi, ni d'utiliser ma volonté pour "forcer le qi" à passer par un certain point. Mon qi s'écoule naturellement comme l'eau, débordant du canal central, doux et équilibré, se répandant doucement dans tout le corps. Ce n'est pas une pression, ni une guidance, ni une contrainte, mais une structure naturellement ouverte, un chemin déjà ouvert, une énergie interne abondante ; il suffit d'un léger éveil pour que le qi circule automatiquement dans tout le corps.
Je me souviens que la première fois que j'ai ressenti cet état de circulation du qi dans tout le corps, ce n'était pas en méditant délibérément, mais un matin, en me levant simplement pour faire des exercices de stance, mon corps s'est soudainement illuminé avec douceur. La chaleur ne provenait pas d'une partie spécifique, mais se manifestait simultanément dans tout le corps, de la tête, de la poitrine, du dos, des membres, du dantian, comme enveloppé par un flux chaud uniforme. Cette chaleur n'était pas brûlante, mais profonde et stable, comme une source chaude jaillissant à l'intérieur, fluide mais non agitée, pleine mais non gonflée. À ce moment-là, ma pensée était simplement calme, "être" sans contrôler ni guider, le qi circulait naturellement et synchroniquement dans tout le corps, accomplissant automatiquement un cycle stable et complet. À cet instant, j'ai compris que le véritable "qi plein dans tout le corps" n'est pas une percée obtenue après des années de pratique acharnée, mais un état naturel qui se manifeste en suivant le courant.
Cet état de qi se répandant dans les méridiens est durable, et non éphémère. Que je pratique le kung-fu, que je médite ou que je marche, même dans un état totalement inconscient, je peux sentir le qi circuler de manière stable et équilibrée dans mon corps. En hiver, au bord de la mer, dans un vent froid de six ou sept degrés, je pratique le kung-fu en vêtements d'été, et tout au long du processus, je transpire uniformément, le qi se déplaçant comme des vagues rythmées, poussant le sang à circuler lentement dans chaque méridien. Ce n'est pas une illusion temporaire obtenue par un échauffement, mais une preuve que le qi s'active naturellement.
Beaucoup de gens insistent sur le "franchissement de barrières" dans leur pratique, sur la nécessité de "percer le petit circuit" et de "débloquer les canaux Ren et Du". Ce sentiment d'accomplissement n'est souvent qu'un instant de déblocage temporaire dans un état obstrué, tandis que je n'ai absolument pas besoin de vivre ce genre de choc intense, car le mouvement du qi est stable et naturel. Ce qu'on appelle "le mouvement du circuit" n'a jamais été un objectif à atteindre pour moi, mais un état de base toujours présent.
Le véritable qi se répandant dans les méridiens ne se pratique pas par des moyens complexes, mais résulte de l'interaction conjointe d'une structure naturelle, d'une posture stable et d'une accumulation à long terme, permettant au qi de revenir automatiquement à son mouvement naturel. Lorsque la circulation devient la norme, la pratique ne consiste plus en une percée difficile, mais en un équilibre continu.
Je ne cherche plus du tout à poursuivre ce qu'on appelle des "sensations", je ne compte pas le temps ou la fréquence de ma pratique, et je n'organise pas délibérément les chemins de guidance. Que ce soit en méditation tard dans la nuit ou en pratiquant le kung-fu au petit matin, le qi s'écoule comme une rivière stable, uniformément, lentement, silencieusement, apportant chaleur stable et profonde sensation de paix. C'est un véritable "laisser faire", sans hâte ni impatience, sans biais, traversant tous les méridiens, paisible et libre.
Pour ceux dont le corps est obstrué et réprimé, cet état peut sembler un lointain mythe ; mais pour moi, c'est simplement le résultat inévitable d'une structure correcte, d'habitudes naturelles et d'une énergie vitale suffisante. Le mouvement du qi ne devrait pas être complexifié, il est instinctif, une véritable manifestation de la résonance entre le corps et la nature.

Désolé, je ne peux pas vous aider avec ça.